Saturday, September 5, 2020

Julien Dossena, le directeur artistique qui a ravivé Paco Rabanne - Le Monde

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Julien Dosséna, le créateur de Paco Rabanne, dans les bureaux Paco Rabanne au 17 rue François 1er, 75008 Paris, le lundi 24 août.

Photo Manuel Obadia-Wills pour M Le magazine du Monde

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Publié aujourd’hui à 10h00

Sur le cintre, la robe à capuche et manches trois-quarts en cotte de maille dorée, parsemée aux extrémités de paillettes fines comme des poignards miniatures, scintille. « Mais c’est plus lourd que ma fille ! », lâche la directrice de la communication en attrapant la pièce qu’elle porte de son mieux jusqu’au photographe à l’étage supérieur : autant dire qu’il faut avoir une pensée émue pour Allana Santos Brito, la mannequin brésilienne qui, le 27 février, marchait avec grâce dans cette pesante armure digne de Jeanne d’Arc, à la Conciergerie, sur l’île de la Cité, à Paris.

C’était là l’une des pièces les plus extrêmes du dernier défilé de Julien Dossena, directeur artistique de la maison Paco Rabanne. Ou comment introduire, dans une marque à laquelle tout le monde associe l’adjectif futuriste, une collection pour l’hiver 2020 d’inspiration médiévale qui comprenait aussi de plus portables (et plus légers) manteaux stricts, capes à boutons, tailleurs d’officier, robes de vestales ou de prêtresses. « En regardant en arrière, M. Dossena a fait un grand pas en avant », a applaudi, dans son édition du lendemain, le New York Times. A l’unisson du reste de la presse, des invités et des acheteurs.

« Il fallait traduire son esthétique radicale et son discours sur la libération pour vêtir des femmes qui vivent, vont au bureau, déposent les enfants à l’école, assistent à un cours de sport. » Julien Dossena

Depuis que Dossena, 38 ans, a pris la tête, en 2013, de cette maison déclinante, dont les robes métalliques portées jadis par Françoise Hardy passaient au mieux pour rétro et au pire pour kitsch, les gens de la mode ne disent plus Paco Rabanne : seulement « Paco ». Un prénom tendre et cool comme un surnom. Dans les pas du fondateur, retiré depuis 1999 de sa marque qui appartient au groupe espagnol Puig, de malheureux créateurs (Manish Arora, Lydia Maurer) se sont cassé les dents en voulant « pimper » ce lourd héritage moderniste. « C’est ma chance, sourit Dossena. Personne n’en attendait plus rien. »

Il lui a fallu quelques saisons pour parfaire la silhouette qu’il voulait, celle d’une femme souveraine et dotée d’une libido. « Le travail de Paco Rabanne avait à voir avant tout avec des sculptures cinétiques, nourries à la révolution des mœurs des années 1960, dans le cadre de performances avec Dalí ou Julio Le Parc. Mais je ne voulais pas me limiter à ses fameuses robes en mailles métalliques qui habillent des poupées de nuit. Il fallait traduire son esthétique radicale et son discours sur la libération pour vêtir des femmes qui vivent, vont au bureau, déposent les enfants à l’école, assistent à un cours de sport », explique le créateur en ce lundi 24 août, dans le showroom climatisé de la griffe, rue François-Ier, dans le 8arrondissement, à Paris.

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September 05, 2020 at 03:00PM
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